En mars 1657, Michel Bouchard, âgé de 21 ans, accepte de quitter sa région natale de Saintonge, pour aller demeurer pendant trois ans en Nouvelle-France, engagé par contrat devant le notaire Moreau à La Rochelle, le 22 mars 1657. On indique à son mariage en 1662 qu'il est cambusier, marin chargé de la distribution des vivres. Il arrive à Québec le 20 août 1657 à 4 heures du matin. De toute évidence il décide de s’installer en Nouvelle-France car le 25 janvier 1660, il accepte l’offre de Charles Legardeur, de s’installer au domaine appelé Saint-Michel, situé près de la seigneurie de Sillery. Michel ne termine pas ce premier bail car le 13 décembre 1661, il accepte de Nicolas Huot dit St-Laurent un autre bail de trois ans.?
Le 25 octobre 1662, Michel achète un emplacement d’un arpent et demi de front à la côte de Beauport. Le 21 novembre suivant, il est chez le notaire Audouart, afin de conclure son contrat de mariage avec Marie Trotin, née vers 1645, du mariage de Jean Trotin, tisserand en toile et de Madeleine Blanchard, originaire du bourg de Bournezeau, au Poitou. Bournezeau fait aujourd’hui partie de la Vendée et est situé à quelques kilomètres au sud de La Roche-sur-Yon et de Chantonnay.?Le mariage est célébré le 2 décembre, à l’église de la paroisse de La Visitation de Notre-Dame de Château-Richer.?
Le 13 mars 1664, Michel Bouchard reçoit sa première concession de la part de Charles Aubert de la Chesnaye, seigneur en partie de la côte de Beaupré et de l’île d’Orléans.
Le recensement de 1667 indique que les Bouchard habitent à Sainte-Anne du Petit-Cap (auj. Sainte-Anne-de-Beaupré, du côté du Cap Tourmente, la future paroisse de Saint-Joachim. Deux arpents de leur habitation sont en culture. Michel est alors âgé de 28 ans et Marie en a 22. La famille Bouchard déménage ensuite au cœur même du village de Sainte-Anne ; leur séjour est marqué d’incidents, des chicanes de Marie aux participations de Michel à la traite frauduleuse des castors avec les Sauvages aux Monts Pelés, près de Tadoussac. ?En 1673, Michel décide de redevenir fermier, dans la seigneurie de Beauport, près du village de Fargy.?En 1681, le recenseur note que la famille a sept enfants ; il a oublié d’en inscrire un. L’année suivante, Marie Trotin meurt on ne sait dans quelles circonstances ni à quelle date. Le 27 octobre 1682, Michel épouse Marie-Madeleine de LaPorte, veuve de Martin Fouquet. Le couple n’aura pas d’enfants et s’installe à Rivière-Ouelle où il est cité comme parrain ou témoin à de nombreux mariages et baptêmes?
Leur fille Marie-Madeleine, notre ancêtre née le 31 mars 1665, épouse vers 1679 à la Rivière Ouelle, Pierre Dancause (Dancosse), né vers 1645 et originaire de La Rochelle.
En octobre 1690, avec son fils Pierre et son gendre Pierre Dancause, Michel Bouchard prend part à la défense de la Rivière-Ouelle, lors de l’assaut de la flotte de Phips. En tout, une quarantaine d’habitants dont plusieurs sont nos ancêtres, réussissent à faire battre en retraite des chaloupes pleines de soldats surpris par l’attaque.
323Vers 1692, Michel Bouchard quitte la Rivière-Ouelle et s’installe à Québec pour y ouvrir un cabaret. Il retourne à Rivière-Ouelle à plusieurs reprises, pour assister aux mariages de ses enfants et aux baptêmes de ses petits-enfants. En 1693, il poursuit devant les tribunaux Jean Gagnon, capitaine de milice à la Rivière-Ouelle, afin qu’il prenne en charge l'enfant qu'il a conçu hors mariage avec sa fille Marguerite alors âgée de 19 ans. L'enfant, Pierre-Jean,
naît le 17 septembre 1693 à L'Ancienne-Lorette. Un jugement de la cour de la prévôté de Québec tombe le 14 novembre 1693 ; le père doit reconnaître l'enfant et voir à ce qu'il soit élevé dans la foi catholique jusqu'à ce qu’il soit en mesure de gagner sa vie. À cette fin, Gagnon devra faire en sorte que son fils apprenne un métier. Il doit de plus payer 200 livres à la mère et lui verser 20 sols par jour qu'elle s’occupe du petit. L'affaire est compliquée par des accusations de viol portées contre Gagnon et de mesures visant à faire avorter la future mère. Ainsi, le 11 janvier 1694, la cour ordonne au procureur général de voir à ce que le bébé, toujours chez sa mère, soit confié à une nourrice aux frais de Gagnon.
L'affaire trouvera sa conclusion par une entente hors cour survenue le 27 février 1694 devant le notaire Chambalon. L'enfant sera élevé par sa nourrice jusqu'à l'âge de 20 ans et Gagnon est condamné à verser une indemnité de 230 livres à Bouchard. [
2] Fait à noter, Marguerite aura deux autres enfants nés hors-union de pères différents.?
Michel meurt le 14 avril 1709 à l’âge de 80 ans et est inhumé dans le cimetière de l’hôpital Hôtel-Dieu de Québec. Sa veuve et ses enfants renoncent à la succession, Bouchard étant décédé criblé de dettes.
324,
325La version intégrale de cette biographie est déposée dans la section
Biographies du site web